La Charme - Morexard - Petit Sainte-Sabine - la Mousse
La Charme Saint Romary
La ferme de la Charme située à l’entrée de la forêt sur la route de Sainte Sabine se nommait la Charme Saint Romaric, ce qui tend à prouver qu’elle dépendait des religieux du Saint Mont. Une charme désignait un lieu où on allait mener les troupeaux pour la pâture, avant que ne se développe un habitât permanent.
La ferme qu’a habitée en dernier Nicolas Roussel, était très ancienne. En 1723, Laurent Humbert a été appelé à témoigner sur les droits d’eau et sur les usages au temps où il était fermier.
La ferme de La Charme fut au cours du XIXème siècle la propriété des familles Flageollet et Demange. Puis elle passa à un Claudel en 1922 et à Nicolas Roussel en 1934.
Après la mort des époux Roussel, la ferme tomba en ruine. Lorsqu’une solution fut trouvée pour sortir de l’indivision successorale, il était trop tard pour sauver le bâtiment (voir ci-dessous).
Petit historique de la ferme de la Charme
La ferme de la Charme Saint Romary est l’une des plus anciennes de Cleurie. Sur un manuscrit de 1711, il est dit qu’elle est l’une des granges des Arrentès de Cleurie. Dans un autre document datant de 1723, Laurent Humbert affirme avoir exploité cette ferme durant 33 ans et l’avoir quitté depuis 8 ans, ce qui nous reporte à 1680. Tout porte à croire que la ferme a été bâtie bien avant cette date.
En 1680 la ferme était la propriété de Charles Ferdinand Thouvenel, avocat à la cour et receveur de l’Abbaye de Remiremont. En 1723 c’est sa veuve, Anne Rogier, qui intente un procès pour faire respecter un droit d’eau. La ferme était en fait exploitée par des locataires.
La Charme était une propriété importante puisqu’elle englobait la grange du Sapé où les bêtes venaient en hiver manger le foin récolté en été, et la ferme de La Mousse. En 1777 on trouve Joseph Babel, marcaire à la Charme Saint Romary, propriétaire de la grange du Sapé, autrement dit Morexard, et de l’acensement Vincent, dit la grange de La Mousse aux feignes des Mouillères.
Lors du partage des biens en 1826 entre les enfants Hatton, la ferme de la Charme échut à Marie Barbe Hatton et Marie Catherine Hatton, qui avait épousé Jean Nicolas Flageollet. Dès lors la propriété n’échappa aux Flageollet qu’après un siècle d’exploitation continue. Etienne Flageollet fut le dernier. Il avait pour épouse Marie Virginie Demange.
En 1907 Emile Demange reprit la maison et exploita la ferme jusqu’en 1922. La famille Claudel lui a succédé. Le chef de famille, qui était sabotier, installa dans un hangar attenant à la maison un atelier de sabotier et utilisa la force motrice.
En 1936, Nicolas Roussel acheta la propriété. Originaire du Haut du Tôt, il était venu à Cleurie comme cantonnier et habitait alors dans une petite ferme à Chèvrimont. Il exploita cette ferme avec son épouse jusqu’à sa retraite en 1968. Les anciens se souviennent qu’on y fabriquait un délicieux fromage et que l’accueil des clients qui venaient à la ferme était des plus chaleureux.
Les terres furent alors louées à Joseph et Cécile Géhin, cultivateurs à Cleurie. A la mort de Nicolas Roussel le 21 décembre 1983, son épouse, devenue veuve, sans enfant et malade fut placée. Elle mourut en 1993.
Les héritiers Roussel ne parvinrent pas à trouver un accord au sujet de la succession. Le Tribunal ayant été saisi, la vente par licitation fut ordonnée. La propriété fut vendue à un couple d’industriel le 21 septembre 1996. Hubert et Nicole Géhin, qui étaient agriculteurs preneurs en place, exercèrent leur droit de préemption.
Pourtant le bâtiment de ferme, qui n’avait pas reçu depuis longtemps les réparations nécessaires à sa sauvegarde, devint une ruine, au point qu’il était difficile d’envisager une restauration. Il n’en reste plus que le chéseau. Quant aux terres, elles ont conservé jusqu’à ce jour leur vocation agricole et sont toujours exploitées par la famille Géhin.
Le nom de lieu-dit « La Charme » est assez commun dans les Vosges de moyenne montagne. (voir dans les environs la Grande Charme et le Haut des Charmes.) Dans les Hautes Vosges, il s’agit de chaumes. Ce nom désigne un plateau dénudé sur les hauteurs où pousse une herbe idéale pour la pâture des troupeaux en été.
La ferme de La Charme présente l’avantage d’être exposé plein Sud avec un relief peu accidenté disposant d’une superficie de 9 hectares enclavée dans la forêt. Son bâtiment aurait pu connaître une vocation touristique en raison de sa proximité avec des sites remarquables comme Sainte Sabine, les Roches du Thin, La Mousse et toutes les facilités et curiosités que l’on retrouve dans cette partie de la forêt du Fossard.
Morexard (ou Morlexard) :
Depuis la Charme, un chemin conduit dans la forêt qui dissimule les ruines des fermes de Morexard. Le xard est un essart, c’est à dire un lieu défriché.
La ferme de Jean Minique, ou Constant André a été détruite par le feu en 1923. La ferme de Auguste Latraye a été détruite par ses propriétaires, lors de la vente des terrains aux familles Blaison et Gaillemain en vue de les repiquer.
A proximité de ces fermes a été implantée la croix Haxaire, qui rappelle l’accident de schlitte dont a été victime en ce lieu en 1907 Nicolas Haxaire du Haut du Tôt.
Le Petit Sainte Sabine :
La ferme du Petit Saint Sabine, qui se trouvait sur le chemin de Saint Sabine, a été démontée vers 1955, alors qu’elle était noyée dans la forêt du fait des plantations réalisées par la famille Gaillemin.
A proximité de cette ferme, se trouve une falaise de grès que l’on nomme La Roche le Loup.
La Mousse :
La ferme de La Mousse était une dépendance de la ferme de la Charme. Les anciens contrats font mentions de Grange de la Mousse, Feignes des Mouillères ou Acensement Vincent.
L’inscription sur cette ferme porte la date de 1809 et les initiales CH. La ferme a été exploitée par la famille Houot. Elle se trouve aujourd’hui enfermée dans les bois, mais est toujours entretenue par cette famille.